Posté le samedi 31 mai 2008 à 21:12
par abdoo

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Re: boujaad la petite ville in

La distance a beau creuser l’écart,
Le temps a beau accumuler les poussières,
L’absence a beau vouloir défaire la mémoire,
Mon sang,mes entrailles et mon coeur résistent.
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Mon amour pour toi transcende temps et espace
Je ne saurai le décrire mais ça se sent,
Je ne saurai le dire mais ça se comprend,
Je ne saurai l’exprimer mais ça se vit.
******
Jamis une jeunesse n’a autant durée,
Ton millième anniversaire en fait foi.
Tu restes, cependant, fidèle à toi même,
Par ta beauté architecturale,
Par ta placidité légendaire,
Par ta modestie ancestrale,
Par ton charme sans égal,
Par tes enfants épris de ton Nom.
*******
Les jours s’en vont, toi, tu restes
Les gens disparaissent, toi, tu restes
Les années se suivent, toi, tu restes
Les générations se relayent et toi tu restes.
Oui, tu restes tel un monument
Dans se grandeur ,dans sa transcendance,
Dans sa constance et dans son éternité.
********
Et moi, autant qu’il m’est donné de vivre,
Je continuerai à te chanter, à tout moment,
Et de toute l’étendue de ma voix :
Mon bien aimé : « BEJAAD ».

Bejaad est-elle vraiment une ville inspirante ?
Une fois dans cette ville et après une longue absence,on a le sentiment d’être seul,d’être étranger à la cité.Mais peu à peu,la toile de la séduction et du charme se met à l’oeuvre.On est donc pris ,ensorcelé,subjugué.La qualité de l’air purifie les entrailles,l’éloquence du verbe débloque les réticences du visiteur.La particularité de l’accent détermine l’identité Bejaadie.
Le commun des bejaadis vit son bonheur le jour le jour dans la simplicité et la modestie :il est heureux d’accomplir un travail peu lucratif mais honnête,de revenir le soir chez lui, la conscience tranquille,de retisser des liens humains avec ses voisins,ses clients,ses amis,ses proches,de se vanter,sans démesure,,d’un fils promu aux hautes sphères des études au Maroc si ce n’est à l’Etranger ;ou étant aux commandes d’une haute responsabilité administrative, judiciaire ou sécuritaire..La femme bejaadia n’est pas en reste.Son courage,sa patience,sa fidélité aux principes nobles lui procurent les raisons d’un réconfort légitime de vivre.C’est une vraie battante dans la pudeur et le respect de la morale collective..
La nuit ,et particulièrement en plein Médina déserte,la peur n’élit point domicile dans le coeur.Contrairement aux boulevards,pourtant vastes,de Casa,Rabat,Marrakech ou de Tanger,la peur de l’imprévu glace le sang dans les veines.L’éclairage public puissant ne fait qu’y augmenter le risque d’être agressé ou dévalisé.Dans les ruelles de bejaad,je circule avec l’impression que des yeux surnaturels m’escortent et m’assurent l’immunité contre toute intention maléfique . Là, le silence est impressionnant.J’entends tout mon être bouger :la cadence de ma resiration,l’écho de mes pas,le frottement de mes habits et je dirai même le rabattement de mes paupières.Je me sens guidé et entouré d’une force que seuls oulads echikhs connaissent le mystère.
A l’approche d’un marabout ou d’une mosquée,je me sens saisi d’un frémissement indescriptible, annonçant le débordement d’une euphorie intemporelle d’une telle intensité que je crois toucher les profondeurs de mon âme.C ‘est comme une sorte de peur,d’humilité,de soumission devant Dieu à la fois omniprésent et omniscient.Je le sens tout près de moi. En serpentant ces ruelles,,des senteurs gastronomiques embaument ces espaces typiques.Des odeurs de tagines,de couscouss,,de la harira, du dwaz,du thé à la menthe( on entend de temps à autre des coups de Timoumas infligés à un pin de sucre pour en décoller quelques morceaux nécessaires à la fusion,et parfois le bruit sec d’un jet de thé d’une théière au fond d’un verre)...Ici et là,et d’une maison à l’autre,une voix d’un parent,d’un enfant,d’une dame,vient déchirer le silence en racontant les meilleures de la journée comme s’ ils me les racontaient spécialement. Bons nombres de portes restent grand ouvertes ;on dirait qu’elles sont faites pour ne jamais se fermer.une silhouette passe.On échange le Salam.On ne se connaît pas mais on croit se connaître par réflexe de la concitoyenneté..
Tableau captivant au clair de lune qui inonde ces dédalles de jets de lumières argentées de telle sorte qu’on oublie toute notion de temps et de l’espace.Je continue ma marche nocturne dans ces artères incommensurables.
C’est le jour de départ de bejaad.Si on en part c’est ,non seulement pour le quitter mais pour y revenir une fois l’opportunité se fait offrir.en attendant ,on continue de respirer Bejaad à longueur de journée.
Voilà pourquoi Bejaad est spécifique ..Voilà pourquoi BEJAAD est une ville inspirante !!!


Edité lundi 03 novembre 2008 : 12:16 par admin